ATHENS GREECE

Une visite d'Athènes, berceau de la démocratie, débute immanquablement par la visite de l' Acropole et un détour préalable par son musée dédié. Quelques maquettes dans le hall permettent de se rendre compte de l'évolution du site. Et la lecture des panneaux donne un aperçu de l'émergence progressive de ce concept attribuant le pouvoir au peuple. Le processus semble avoir été long et douloureux. Cela permet également de saisir la signification des monuments, leur rôle. Eléments de cohésion, ils reflètent une conception de la cité différente de celle de Sparte, la grande rivale et néanmoins modèle pour un certain nombre de citoyens, nationalgeographic.fr.

La visite se poursuit avec le musée de l'art cycladique. Se découvrent ainsi les liens avec l' Anatolie et les "idoles Kilia". Le très bon restaurant du musée permet de goûter à la gastronomie locale.
Assez proche, dans le quartier Pangrati, la fondation Goulandris mérite le détour avec un premier étage tout simplement extraordinaire entre un autoportrait de Cézanne, une danseuse de Degas, une cathédrale de Monet... Se trouve là une synthèse admirable composée de quelques chefs d'oeuvre.
Un peu plus loin, le musée national d'archéologie.
Entre les deux, vous pourrez vous arrêter à la boulangerie Kora qui réalise de très bons, et très chers, pains au chocolat avec du levain. Ce sera juste avant de gravir, à pied, la colline Lycabettus pour se donner bonne conscience.

La colline d'en face, Filopappos offre également un point de vue hors du commun sur l'Acropole en particulier lors du lever du soleil au printemps. En redescendant, un arrêt chez Takis s'impose à compléter avec un café chez Dive, un établissement qui torréfie lui-même ses grains dans la salle aux immenses baies vitrées. Se promener dans le centre, rues Ermou et adjacentes, permettra de flâner chez Ergon, à la fois brasserie et mini-supermarché avec des produits en priorité grecs.

Athènes, c'est également une succession de plages dans le golfe saronique qui vous mèneront jusqu'au lac Vouliagmeni accessible en transport en commun. Au passage, un arrêt à la fondation Stavros Niarchos avec un panorama impressionnant conduisant à s'interroger sur l'existence d'un plan directeur urbain pour la ville.

Pour découvrir Athènes, rien de mieux qu'un guide comme AlternativeAthens, à tester. Et pour le quotidien, la ville regorge de petits supermarchés et d'établissements où acheter des plats à emporter comme chez Baldo, pâtes fraîches réalisées sur place.
Athènes attire de plus en plus de touristes et perd peu à peu son authenticité. Certains essaient néanmoins de résister en proposant une version traditionnelle mais modernisée d'établissements du quotidien, tavernes ou boulangeries tels Koulouri, Takis. Et c'est tant mieux, voire vital pour éviter l'uniformisation planétaire. La culture, ce n'est pas seulement des monuments, c'est aussi et surtout des spécificités, une identité, une langue à préserver de la dilution consécutive de la globalisation.

Cette affluence, porteuse de richesses matérielles n'est cependant pas le meilleur atout pour une réelle expérience, une immersion malgré les efforts comme ceux de thisisathens.org with a local. La saturation guette, plus particulièrement en plein été, à éviter, dans une ville caractérisée par des constructions tentaculaires.
Dans cet îlot de chaleur urbain, les espaces verts sont, très, trop peu nombreux. La vue depuis le mont Lycabettus est à ce titre édifiante. Certes le climat est aride mais cela n'empêche pas les arbres de pousser. Une réflexion semble d'ailleurs en cours pour supprimer la couverture en béton de certaines rivières d'Athènes, Kifisos, Ilisos (bis) et Eridanos, son affluent.
Plus d'espaces verts s'avéreraient indispensables. Et la ressource en eau n'est peut-être pas si rare. Séparer dans quelques bâtiments innovants eaux grises et noires constituerait une source inépuisable, in situ, pour une multiplication de la végétalisation. Accessoirement, ces végétaux lors de la photosynthèse produisent l'oxygène indispensable à la survie de l'espèce "homo sapiens".
Certes, la concurrence avec la pollution atmosphérique des dizaines de milliers de véhicules sera forte.
Vers une alternative avec davantage de transports en commun en surface et quelques coulées vertes ?
Emmanuel Boutinard - 2025